Urgence pour Maya : Code animal porte plainte

La plainte s’appuie sur un rapport d’expert en matière d’éléphants et porte sur les mauvais traitements infligés à Maya, éléphante de 54 ans, en grande souffrance physique et psychologique, détenue par le cirque La Piste d’or.
Maya
Maya, filmée en décembre 2015

La captivité l’a rendue folle. Le manque d’exercice, le dressage, les postures imposées sur la piste ont fait le reste : ravager son corps. Une hanche envahie par l’arthropathie, les pieds arrière rongés par une infection fongique, une queue nécrosée, sans doute gangrenée. Le vétérinaire Rinku Gohain, spécialiste des éléphants, l’affirme : « Les observations réalisées indiquent clairement que Maya souffre de différentes pathologies et mettent en lumière les soins dont elle a besoin pour assurer son bien- être. » Quant à la folie, elle est perceptible dans les dodelinements incessants de la tête et des comportements « invariables et répétitifs, qui n’ont pas de fonction ou de but apparent » : autant de signes que le docteur Fred Kurt, spécialiste des éléphants de renommée mondiale, assimile à ce que l’on appelle folie chez les humains.

Solitude et supermarchés

C’est pourquoi Code animal porte plainte pour mauvais traitements contre Ralph et Alexia Falck, responsables du cirque La Piste d’or, donc de Maya, une éléphante âgée de 54 ans. À l’appui de la plainte, le rapport du docteur Gohain et des images édifiantes. Pour le spécialiste comme pour le profane, la souffrance de Maya y est criante. Indéniable.

Née libre en Asie, capturée, puis « transmise » d’enseigne en enseigne, d’Achille Zavatta Fils à Amar, mais toujours dans la famille Falck, exhibée depuis de parkings de supermarchés en terrains vagues, en périphérie de villes de plus en plus réticentes à accueillir les cirques présentant des animaux, Maya survit aujourd’hui seule à La Piste d’or. Un traumatisme de plus pour une espèce grégaire, qui peut vivre en hardes de plusieurs dizaines d’individus.

Soins médicaux vitaux

Alors que les cirques avec animaux, qui se disent « familiaux », ont encore récemment revendiqué la liberté d’exercer leur métier, rappelons que ce métier implique justement de priver de la leur des êtres vivants, sensibles, et de les condamner à une vie qui n’a rien à voir avec leur nature, qui nie par l’enfermement et la coercition leurs besoins physiologiques élémentaires.

Pour Maya, l’urgence est absolue : elle doit être mise à la retraite dans un sanctuaire, prise en charge au plus vite par des vétérinaires indépendants et recevoir enfin des soins médicaux appropriés, et surtout libérée de cette vie d’esclave avant que la mort ne le fasse. Son sort est désormais entre les mains de la justice. C’est ce que mérite la vieille éléphante : la justice.

Publié le: 
12/09/2016