Animaux de cirque, trafic et drogue

Lionceau victime d'un trafic avec un cirque français

On sait que les animaux sont au coeur d’un des trafics les plus importants au monde – Le WWF estime que ce trafic représente à lui seul plus de 15 milliards d’euros par an. Les activités telles que les cirques, les zoos ou le commerce des NAC (Nouveaux Animaux de Compagnie) ne font qu’indirectement soutenir ces filières d’une part en “annihilant” l’animal, qui n’a plus qu’une valeur marchande, et d’autre part en incitant à la consommation. Nombreux sont ceux qui suite à leur visite au cirque ou au zoo, veulent leur animal sauvage de compagnie (reptiles, singes, félins…).

Mais ce que l’on sait moins, c’est que détention d’animaux sauvages et trafic de drogue vont souvent de pair.

Ainsi le 11 août 2010, la police italienne a arrêté des trafiquants qui faisaient garder leur drogue par un boa de 3 mètres. Le pauvre animal était très peu nourris afin de représenter une menace pour tout ceux qui s’en approchaient.

En France, d’après nos informations qui corroborent un mémoire réalisé en 2009 : “le cirque, entre divertissement et criminalité” par le sous lieutenant Barbara Pilot, les animaux dans certains cirques servent de “garde drogue”.

La mobilité des cirques est le premier atout pour ce genre de trafic. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest et à proximité des frontières, il est très simple de faire transiter les marchandises.

L’opacité du milieu est un autre aspect qui permet de brouiller les pistes. Les enseignes se multiplient sous un même nom, le nom des directeurs changent d’une ville à l’autre, à tel point que personne ne sait exactement le nombre de cirques évoluant en France. Les chiffres avancés par le Syndicat National du Cirque, par Code Animal ou par le Ministère de l’Ecologie ne sont pas les mêmes.

Le signe extérieur de richesse de certains cirques, et notamment lorsque l’on connait le coût des déplacements et d’entretien (parfois très relatif) des animaux, est bien loin de représenté le niveau de précarité dans lequel vivent les employés saisonniers et les animaux. L’argent n’a été trouvé ni sous la patte d’un éléphant, ni même acquis par les seules entrées au spectacle.

Une part de cet argent “en sus” est notamment gagné via différentes sources de financement souterrain :

  • Par le trafic d’animaux sauvages ou domestiques : en 2007, une voiture en direction de la Bulgarie à ainsi été arrêté en France avec dans son coffre un lionceau vendu par un cirque (photo jointe)
  • Par la taxidermie d’animaux (parfois prématurément morts, les animaux âgés n’étant pas présentables dans les cirques).
  • Par le trafic de viande de réforme (détournée de l’équarissage)
  • Par le transit d’armes et de drogues.

Ont ainsi été découverts, de la cocaïne sous les ailes d’une autruche, des pierres précieuses dissimulées dans un vivarium de serpents venimeux (détenus illégalement) ou de la drogue dans le fond d’une cage aux tigres.

Les contrôles sont complexes du fait de la présence d’animaux sauvages, difficilement manipulables sans l’aide du dompteur. Cette économie souterraine semble pouvoir se développer à l’ombre des félins, des primates, des éléphants ou des hippopotames, qui décidément n’ont rien à gagner dans l’histoire.

Il ne s’agit bien entendu pas de stigmatiser tous les cirques sur ce sujet, ni même les gens du voyage (qui ont toute leur place dans ce pays), mais de dénoncer des comportements dont l’animal est une fois de plus la victime et parfois le complice malgré lui…

Publié le: 
12/08/2010